Prix Jean-Marie-Gauvreau

Les membres du jury

Le jury du prix était composé de :

  • Elyse De Lafontaine, artiste en arts textiles;
  • Chantal Gilbert, joaillière et coutelier d’art, artisane émérite du CMAQ, lauréate du prix Saidye-Bronfman 2008;
  • Lisa Pai, directrice de la Galerie Pai, Ottawa;
  • Jacques Sénéchal, co-directeur artistique de la Foire d’art contemporain de Saint-Lambert;
  • Perrette Subtil, directrice du Musée des métiers d’art du Québec.

Les finalistes 2020

Le prix est attribué à une œuvre ou à une collection réalisée au cours des 5 dernières années qui se démarque par sa singularité, son unicité, par une réalisation qui fait preuve d’audace, par son impact sur l’évolution du savoir-faire et la cohérence entre son propos et sa réalisation.


THIERRY ANDRÉ

Formé d’abord à l’institut des métiers d’arts du Québec par André Brunet, puis apprenti de Fred Carlson en Californie, Thierry André s’avère aujourd’hui être un des plus influent et singulier en Amérique.

Il a créé plus d’une centaine d’œuvres à ce jour qui font maintenant figure de proue de la lutherie guitare contemporaine.

Par son œuvre personnelle et sensible ayant comme thème principal la guitare acoustique, André a su de façon soutenue dans sa pratique transposer les aspects techniques liés à la confection d’un instrument à cordes, pour les proposer dans un registre novateur et expressif. Sous sa main, l’objet utilitaire maintient sa pleine vocation acoustique, sa qualité ancestrale, et pourtant sa composition est inlassablement renouvelée, arborant chaque fois une recherche formelle et esthétique distincte.

Oeuvre: Soleil, Lune et Vibrations

Avec – Soleil, Lune, et Vibrations -, Thierry André propose un instrument à cordes sculptural de facture contemporaine, qui juxtapose de manière fluide la ligne contour de la guitare à une caisse de résonance inspirant renouveau et simplicité de forme. Jumelant lutherie primitive (instrument sculpté dans la masse) et assemblage millimétré, l’œuvre pose un regard lumineux sur l’évolution de la guitare au fil du temps, en laissant libre expression à la matière.


FRANCE GONEAU

En résidence au célèbre Studio du Québec à New York de janvier à juin 2018, France Goneau amorce une recherche sur l’universel besoin d’embellissement en dirigeant sa réflexion sur l’impact dans la vie des femmes, tout en abordant la notion de beauté, la transformation du corps ainsi que l’identité féminine.

Ses ornements corporels proposent des instruments exposant des modalités culturelles de la beauté et de la féminité, où contrôle, expression identitaire et convention sociale se transforment en doux supplices.

La collection Queens témoigne d’une conscience intime pour l’espace féminin cosmétique mais aussi domestique, comme d’une fascination pour l’ornementation complice de cette identification.

Source Musée des Métiers d’art du Québec www.mmaq.qc.ca/portfolio-items/france-goneau.

Collection Queens

Dans l’ambiance feutrée d’un clair-obscur accentuant l’aspect ostentatoire du somptueux parcours processionnel imaginé par l’architecte Jean Verville, la série Queens évoque une rencontre intimiste pour dévoiler des ornements corporels agissant comme instruments de pouvoir et de sens.

Façonnées sur des structures de nichrome, colorées de glaçures et de pigments variés, puis soulignées de lustres colorés, d’or et de platine, douze compositions de porcelaine gravitent autour d’une pièce centrale pour illustrer des diktats de beauté et de transformation du corps tout en proposant une réflexion sur l’ambiguïté d’usage de ces symboles d’autorité, de perfection et de séduction féminines.


STEPHEN PON

Stephen a fait le choix de tout miser sur l’art, de s’investir à plein temps à la réalisation de sculptures de verre, toutes uniques.

Sa persévérance, l’originalité et la maîtrise technique de ses sculptures lui permettent d’être représenté par des galeries d’art spécialisées tant au Canada qu’aux États-Unis, d’intégrer plusieurs grandes collections publiques, de nombreuses collections de particuliers, d’exposer en solo et en collectif dans des espaces spécialisés et d’avoir fait l’objet de publications, notamment par la revue allemande GlasHaus.

Stephen Pon a aussi gagné plusieurs prix de reconnaissance dont celui de l’œuvre de l’année en région en 2014 en plus d’avoir représenté le Canada lors de prestigieuses expositions nationales et internationales en métiers d’art. Son travail a ainsi été exposé plus d’une dizaine de fois aux SOFA de Chicago et de New York, mais également présenté aux Art Palm Beach en Floride, à la Biennale internationale des métiers d’art de Cheongju en 2009, au Philadelphia Museum Art of Craft Show en 2007 ainsi qu’au au Carrousel du Louvre en 2008.

Collection Constellation

Réalisée en verre à partir de la technique de la cire perdue, celle-ci comprend cinq sculptures principales aux noms évocateurs; Draco, Sirius, Trip to the Moon, Orion et Solis Dies.

Elles mettent en scène des hommes qui expriment la complexité des relations entre les humains dans un environnement où les astres représentent les premiers guides universels. Une face polie accentue la transparence et permet également une vision en négatif des sculptures.

Telles des cicatrices, elles portent des gravures d’or représentant différentes constellations. Le verre de couleur utilisée a été fabriqué artisanalement à l’atelier BabaJaga.

Remise du prix

Le nom du lauréat a été dévoilé lors d’une cérémonie en ligne le 17 décembre 2020. Grâce à une collaboration avec la Caisse Desjardins de la Culture, les deux finalistes recevront une bourse de 1 000 $ chacun.